Précédé d'une excellente réputation live, mais tombant dans une période riche en concert, la date française de POLYSICS avait de quoi nourrir des inquiétudes. Opposée le même soir à la légende Megadeth, on aurait pu s'inquiéter du remplissage du nouveau casino, qui ce soir là jouait gros. Mais que nenni, c'est un sold out, et une salle entièrement dévouée à la cause de ces fous furieux japonais qui attendait le groupe ce soir là. Le public fortement composé de connaisseurs et le positif bouche à oreille, allié au prix plus qu'abordable du billet, auront eu raison de la capacité du nouveau casino.
Bref, toutes les conditions étaient remplies pour faire de ce concert un grand moment de bonheur, et on peut d’ores et déjà dire, avant même que vous lisiez les lignes qui suivent, que POLYSICS ce soir là, n’a pas déçu !
POLYSICS ARE MACHINE KILLERLe groupe Marvin avait le dur labeur de jouer en première partie d'un groupe que tous attendaient. Leur prestation fut mitigée, leur electronoise n'arrivant que par intermittence à captiver le public. Il faut dire que, même si leurs compositions étaient loin d’être mauvaises, et n'étaient pas forcément aidées par un son qui sous mixait les voix et le clavier de la belle Emilie, il manquait un petit quelque chose pour rendre leur prestation de meilleure qualité. Vu l'énergie dont le groupe témoigne (en atteste la corde cassée en pleine chanson par le guitariste) et les qualités musicales du groupe, on retient tout de même un bon concert, pour une prometteuse formation qui possède une marge de progression énorme.
Après la première partie, c'est à une scène irréelle à laquelle on assiste de nos yeux de spectateurs ébahis. La tête d’affiche du soir débarque en effet juste après le live de Marvin et commence à s'installer, pour faire leurs balances, donnant un aperçu de ce que sera leur concert. Une quinzaine de minutes après, le groupe remonte comme si de rien n’était et une fumée orangée par les lumières de la salle envahit la salle.
Les membres s'installent, Kayo se bloque derrière son clavier tandis que Yano et Fumi se placent respectivement derrière la batterie et la basse, et la robotique apocalypse peut commencer ! Hayashi surgit comme un dément, s'arme de sa guitare et harangue la foule d'un « Bonsoir Paris ! Nous sommes Polysics de Tokyo Japan ! Ca va ? » déjà dégoulinant de sueur. Et le concert peut démarrer sur les chapeaux de roues.
S'il y a bien une chose que l'on ne peut reprocher au groupe, c'est sa dépense d'énergie. Donnant tout pour le public et pour le spectacle, comme s'il s'agissait de leur dernier concert, le groupe est visuellement impressionnant. Plus que par leurs costumes Orange qui ont fait leur renommés, c'est vraiment l'électricité, la vigueur des membres sur scène qui scotche le spectateur. Car en plus de ça, musicalement derrière, la formation a du matériel à défendre, et le fait de fort belle manière.
Alors bien sur il y a la section rythmique, presque normale dans son attitude, qui fait les choeurs et qui joue correctement (et avec énergie), mais le regard du spectateur tourne inlassablement vers Kayo, et son stoïcisme, digne des robots mimes que l'on voyait il y a quelques années, n'agitant que la bouche et faisant le maximum pour bouger au minimum son corps. Le spectacle dans l'immobilité donne un coté attachant à cette claviériste qui nous fait plus que sourire, contrebalançant avec humour l'attitude du leader du groupe.
Indescriptible prestation, plus bouillant que le plus chaud lapin des pubs Duracell, le chanteur et guitariste de POLYSICS ne s'arrête jamais. Virevoltant de droite à gauche sur la scène, allant même jusqu'à faire du stretching durant une chanson, voir à se déplacer sur les genoux pendant les solos, celui-ci ne stoppe jamais ses pas, est toujours en mouvement, en atteste la sueur (et les postillons) que les premiers rangs se recevront tout le long du concert.
Hayashi livre un numéro hallucinant, aussi bien visuellement que musicalement, toujours au point, on sent que le spectacle est travaillé, que le groupe est vraiment professionnel dans son attitude et surtout dans son jeu, même si la folie, elle, est pure et incontrôlable. En atteste cette corde cassée, encore une (à se demander si il n'y avait pas une malédiction ce soir là) durant une des chansons, ce qui n'est pas étonnant, tant le guitariste s'acharne avec frénésie sur son instrument, lui en faisant voir de toutes les couleurs.
Une telle motivation ne peut qu'avoir un effet bénéfique sur le public et celui-ci est proprement déchainé, sautant en rythme, dansant, pogotant pour certain, cela faisait longtemps qu'un tel public, aussi excité n'avait été vu dans un concert de musique japonaise. Il faut dire que les 15 chansons jouées ce soir regroupent le meilleur des 10 ans de carrière du groupe. Au coté des nouvelles chansons tels que Rocket, Electric Surfin' Go Go, ou Shizuka is a machine Doctor, on ne retrouve que des hits, le moment fort du concert s’étalant de la chanson I My Me Mine que les spectateurs reprennent en cœur, à Coelakanth Is Android. Et comment ne pas aborder la reprise culte de la formation, à savoir My Sharona, que le public reprendra en hurlant, laissant même Hayashi reposer ses cordes vocales pendant quelques secondes.
Mais ne retenir que ces instants serait presque une insulte tant le rythme enlevé et la qualité des chansons rendent ces une heure vingt de chansons bien trop courte. Pour la défense du groupe, il joue sans aucune interruption autre que les deux minutes d’attente de rappel, au contraire de bien des groupes qui eux, doivent faire de multiples pauses pour reprendre leur souffle. POLYSICS eux, vivent de cette intensité et en tire tout sa puissance pour rendre ce live tout simplement inoubliable. Et puis voir un groupe fatigué, mais heureux, à la fin d'un live avec le sentiment qu’ils ont tout donné, fait sentir aux spectateurs qu'ils en ont eu pour leur argent.
Pour ceux qui n'auraient pas encore compris, le live de POLYSICS au nouveau casino était tout simplement grandiose. Que ce soit par la présence d'un Hayashi ultra charismatique, véritable pile électrique s'agitant sans discontinuer, éclipsant par là même les autres membres, ou par une setlist géniale, piochant parmi tous les succès du groupe avec succès, le groupe a donné une généreuse et intense prestation, qui malheureusement paru bien trop courte. Voila qui confirme la teneur du groupe en concert, tant et si bien que l'on espère qu’une seule chose, les revoir vite, et si possible, dans une plus grande salle, ce ne serait que justice pour ce groupe qui s'avère un des meilleurs de la scène rock japonaise !
Setlist :1. Iron Rocks
2. KAJA KAJA GOO
3. NEW WAVE JACKET
4. PEACH PIE ON THE BEACH
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5. Rocket
6. Ah - Yeah !!
7. I My Me Mine
8. My Sharona
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9. Life in Yellow
10. Coelakanth Is Android
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11. Baby BIAS
12. Electric Surfin' GoGo
13. BUGGIE TECHINCA
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EN1. Shizuka is a machine doctor
EN2. Black Out Fall Out
JaME tient à remercier POLYSICS et la salle du NOUVEAU CASINO de Paris